Jouer du piano dans un immeuble locatif: jusqu’où est-ce acceptable ?

Rappelons le cadre dans lequel doit s’inscrire l’utilisation d’un instrument de musique dans un immeuble locatif, comprenant par définition des appartements, lesquels sont destinés à l’habitation.

Si la pratique du piano dans un immeuble locatif s’effectue de manière « ludique », elle peut être considérée comme admissible. A cet égard, 1 heure par jour en semaine constitue une limite tolérable. Il en va toutefois différemment lorsque le musicien « travaille » son piano de manière professionnelle, notamment lorsqu’il s’exerce ou donne des leçons.

Lorsque les émissions sonores se propagent au-delà de l’appartement du musicien, ils constituent des nuisances qui excèdent les limites de la tolérance que se doivent les voisins dans un lieu commun d’habitation. Cela ressort du droit du bail, du rapport de voisinage, des Usages locatifs, ainsi que parfois du Règlement de maison. Rappelons ici le principe qu’en dehors des situations pour lesquelles le bruit n’est pas évitable (il faut bien accepter certaines nuisances domestiques qui découlent inévitablement de la cohabitation dans un même immeuble: tirer la chasse d’eau, lever les stores, bébé qui pleure, moudre du café), il n’est pas permis de faire du bruit sans nécessité. Chaque locataire est tenu d’une manière générale de prendre toute précaution utile pour éviter de troubler la tranquillité et le repos des voisins et de respecter leur vie privée.

Dans ce contexte, jouer de la musique jusqu’à plusieurs heures par jour, d’affilée ou dans la même journée, il y a lieu de considérer que cela est excessif pour une personne « normalement sensible ».

La solution la plus efficace serait que le musicien équipe son piano d’un système dit « Silent », système qui permet de combiner la satisfaction d’un piano acoustique avec la sérénité de pouvoir jouer à toute heure et quel que soit le jour, sans troubler la tranquillité des habitants de l’immeuble. Il permettra ainsi de cohabiter gagnant-gagnant, car entre voisins, moins on s’entend, mieux on s’entend !